Grands Coeurs Anne Steinlein

Anne est peintre voyageuse. C’est elle qui réalise les images de ce projet.

"J’ai toujours aimé l’exploration : trouver des grottes dans la forêt des Vosges de mon enfance, suivre des pistes, partout. Petite, j’étais un peu différente je crois. Mes jeux favoris : regarder la vie des insectes entre les brins d’herbes, faire mon baluchon pour rester dehors, qu’il neige ou qu’il vente, et attendre « la fin du monde », manger mon petit déjeuner au milieu des fleurs de bourraches en compagnie des abeilles dans le potager géant de mes grands parents, faire des cabanes dans les arbres…

Ensuite j’ai fait ma scolarité en ville, à Paris. Pas évident pour moi de m’y sentir bien.
J’ai 18 ans. Je suis avec ma bande de potes sur la plage : musique à fond. Un copain se fait ensabler. Intriguée, j’observe un homme qui approche visiblement de nous, quasi nu, drapé d’un linge blanc. Il s’agenouille lentement sur le sol, sans mot dire et trace dans le sable le mot « NATURE » puis il ajoute devant « DE ». « Dénaturés les gars ! Il dit qu’on est dénaturés ! » Ce constat ne dérange apparemment personne et le divertissement continue. Je me sens très seule tout à coup car ça résonne en moi comme un coup de poing dans le cœur. C’est un des premiers événements d’une longue liste de prises de consciences.

J’ai suivi plein de pistes pour m’identifier à un groupe, trouver ma place mais c’est en électron libre que j’ai pu réveiller ma nature nomade. Ma vitalité étouffe en ville, je me suis souvent sentie « sous cloche », toute empoussiérée !

Alarmée par l’état de la planète, je crée des marionnettes « allégories de la dérive des humains » pour mon diplôme de fin d’étude d’école d’art. Mes dessins sont alors très teintés de fatalisme. Plus tard ils vont se colorer d’optimisme. Ma pensée a changé. Puis ce sont les voyages sac au dos, sur des bateaux, le dos des chameaux, dans les montagnes, les déserts, au contact de multiples façons de voir le monde. Je me construits un métier : peintre voyageuse. Le monde devient mon bureau. Je m’intéresse à la faune, la flore, la nature et me nourris de ces rencontres et découvertes faites lors de mes périples.

Je sens le changement opérer à travers de longues déprimes, l’impression de rejet, les déceptions, les peurs, les doutes… Ils deviennent le terreau de ma détermination à avancer, créer, faire des choses. Je ne demande qu’à évoluer… Le changement se fait pas à pas et sur plusieurs niveaux, alimentaire, spirituel, relationnel...
Envie de dire comme comme la Terre est un paradis et que ça commence par faire fleurir les graines en soi, plantées dans son cœur. De toutes façons la graine est là et ne peut que pousser. N’oublions pas de l’arroser !

Par ma peinture et mes carnets de voyages, j’ai envie d’inspirer les gens, de montrer la beauté du monde pour le préserver. Je veux être une guerrière aux pinceaux arc-en-ciel et bombarder le monde de beauté, de tableaux inspirants. J’ai envie d’être réunie dehors et dedans avec vous. Alors je vous dis pas ce que ça me fait de travailler sur « les changeurs de monde » en tant que faiseuse de dessins !"


Le site d’Anne Steinlein.


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