Super Héros Olympe de Gouges, un pour tous, toutes pour une !

Un hommage à une femme de son temps voire avant-gardiste ayant marqué son époque, celle de la Révolution française.

Olympe de Gouges, une femme occitane née à Montauban le 5 mai 1748 (1) sous le nom de Marie Gouze, conçue d’une union adultérine (2). Elle fut le fruit d’un amour passionné, d’une mère dénommée Anne-Olympe Mouisset, issue d’une famille bourgeoise, et d’un père, appelé Jean-Jacques Le Franc de Caix, marquis de Pompignan, magistrat et académicien, descendant d’une famille noble de Montauban.

Marie-Olympe ou Olympe de Gouges, mère d’un garçon prénommé Pierre, et veuve de Louis-Yves Aubry en 1766 (3), a suivi les traces de son père naturel. Malgré le refus de la reconnaître, elle lui emboîte le pas dans le domaine de la littérature, portant son engouement dans l’écriture de pièces de théâtre et journalistique.

Des pièces à travers lesquelles elle révélait les injustices liées, non seulement à son vécu familial en référence à sa mère ignorée de son amant d’antan, dans les moments les plus difficiles mais aussi des injustices de son époque se rapportant à l’esclavagisme des Noirs (4) au sein des colonies et aux conditions de survie d’une population « crève-la-faim » dans une société en proie à une crise financière profonde, placée entre les mains d’agitateurs de la Révolution et d’une monarchie à la dérive.

Son humanisme, son enthousiasme patriotique et son besoin d’un monde juste se manifestent également à travers la politique en proposant à l’Assemblée nationale en 1790 son projet basé sur « la formation d’un tribunal populaire et suprême en matière criminelle » (5) octroyant aux personnes de condition modeste d’être jugées par leurs pairs et d’avoir le droit de se défendre ainsi que de faire appel en cas de condamnation.

Ses propos, initiateurs d’un renouveau, s’exaltent de nouvelles propositions de réformes dont certaines, malgré son opiniâtreté, restent lettre morte au sein de l’Assemblée nationale.

Défenderesse des droits humains et sensible aux événements de son époque, elle s’intéressa également à la condition des femmes, reléguées à cette époque au monde domestique. Elle rédigea un manifeste intitulé la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne dédiée à la reine » (6) valorisant, entre autres, le droit de vote des femmes et l’égalité des sexes.
Cette déclaration d’avant-garde, composée de 17 articles, revendiquait la question de la femme au sein de cette société andocratique en pleine révolution. Même si celle-ci ne rencontre pas le succès escompté auprès de l’Assemblée nationale, elle inspire quelques hommes, notamment, le marquis de Condorcet concernant l’article XVII (7) sur les droits liés au divorce. Olympe de Gouges fut également l’initiatrice de l’impôt sur les revenus des riches.

Sa fin tragique sous la guillotine le 3 novembre 1793 résulte de sa liberté de pensée (8) dans un esprit pacifiste au sein d’un monde réservé aux hommes au temps de la Révolution française. Jusqu’au bout, elle fit preuve de courage et de détermination. Sachant son heure arrivée, elle continua à rédiger des écrits, emprisonnée dans des conditions exécrables et jugée devant le Tribunal révolutionnaire la condamnant d’avance à une mort inéluctable.

(Un texte proposé par M.-P. Thiele)


Notes :
(1) Blanc O., « Olympe de Gouges, les droits de la femme à la guillotine », Paris, Ed. Tallandier, 2014, p.30.
(2) Poncet-Delpech, 18e siècle, cité dans Blanc, 2014.
(3) Ibidem, p. 32.
(4) « L’esclavage des noirs ou l’heureux naufrage », de Gouges, mars 1792, Fièvre, 2011.
(5) Blanc O. op. cit., p. 127.
(6) Blanc O., op. cit., p. 150.
(7) De Gouges, Olympe, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne->http://www.siefar.org/docsiefar/file/Gouges-Déclaration.pdf
(8) L’affiche l’amenant à l’échafaud : « Trois urnes ou le salut de la patrie par un voyageur aérien », de Gouges, juillet 1793, Blanc, op. cit., p. 207.


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