Super Héros Antoine-Augustin Parmentier éradique la famine

Un peu comme aujourd’hui quand l’INRA ou autre institution scientifique expérimente des plantes, fruits et légumes génétiquement modifiés sous haute surveillance, il faut imaginer qu’au XVIIIe siècle, des soldats du roi Louis XVI gardaient tout le jour un champ non loin de Paris, un champ de... patates.

Depuis des siècles, les populations enduraient de longues famines causées par des catastrophes météorologiques ou des épidémies de parasites, invasion d’insectes et autres désastres. Pour la météo, on ne pouvait pas grand-chose mais pour les nuisibles, si. Il fallait développer des solutions, trouver des aliments résistants.

Plusieurs chercheurs préoccupés du sort de leurs compatriotes, se donnèrent pour mission d’arrêter ces famines. En Europe et ailleurs, tout le monde mangerait un jour à sa faim. Avec l’industrialisation du XXe s. cette recherche donna malheureusement naissance à des monstres mais si nous restons dans notre champ parisien que voyons nous : des pommes enterrées. C’est du moins ce que les gens crurent.

C’est à Antoine Parmentier (1737-1819) que l’on doit d’avoir établi que la pomme de terre était comestible, facile à cultiver, résistante et qu’une plantée en donnait dix. Mais comment faire adopter un nouvel aliment ? En organisant des dîners à base de pomme de terre pour les aristos et en faisant garder un champ pendant la journée mais pas la nuit, en entretenant le secret... jusqu’à ce que quelques chapardeurs en volent, s’en régalent, en plantent, et voilà, marketing réussi !

Infatigable (comme tous les Changeurs de monde) Parmentier a également fait des recherches sur la panification, la betterave à sucre et la réfrigération. Et il a même ouvert une école de boulangerie.

Mais son grand succès ce sont les pommes de terre qui furent adoptées partout en Europe et souvent excessivement, comme en Irlande. En effet, depuis leur révolte contre Cromwell, les Irlandais catholiques étaient obligés par la Couronne d’Angleterre de diviser leurs terres entre tous les fils d’une même famille, ce qui morcelait les exploitations et les forçait à une culture unique, en l’occurrence la pomme de terre, nourrissante et demandant peu d’espace. Presque 90% des pommes de terre consommées par les Irlandais étaient des Lumper et moins d’un demi hectare suffisait à nourrir une famille entière.

En 1846, lorsque le champignon du mildiou s’attaqua aux plants de pomme de terre de l’île, la Lumper présenta une légère résistance au niveau des feuilles mais les tubercules, eux, pourrirent lors du stockage et il n’y eut plus rien à manger vu que tout le monde pratiquait la même culture... Entre 1846 et 1852, il y aurait eu 1 million de morts et 2 millions de réfugiés.



Portrait suivant → ← Portrait précédent

Agriculture 

Plus de Super Héros